Après des études de mathématiques et de pédagogie aux universités de Louvain en Belgique et de Washington à Seattle (USA), j’ai enseigné entre autres à des élèves cumulant de nombreuses difficultés et rejetant l’école et les apprentissages.
Mon regard les voyait capables en math. Pour qu’ils le deviennent j’ai inventé de nombreuses pratiques pédagogiques et obtenu un DEA en psychopédagogie et anthropologie des mathématiques (Louvain et Paris).
Ayant rencontré la pratique millénaire de l’autolouange, aujourd’hui encore vivante en Afrique et auprès des populations indigènes, je l’ai proposée à mes élèves. Timidement au début puis avec de plus en plus de bonheur nous nous y sommes lancés, ensemble. Depuis j’en ai fait une pratique pour les temps de mutation que nous vivons et j’accompagne toute personne qui tente cette aventure de dignité.
Je forme des adultes pour devenir facilitateurs d’autolouange. J’accompagne des enseignants en recherche et je coach des équipes pédagogiques, des équipes de direction et des particuliers.
Je me place sur le terrain de l’apprenant comme du coaché dans la découverte de richesses insoupçonnées et l’expérimentation d’orientations et de savoir-faire nouveaux, utiles et efficaces.
Charles Pepinster a été instituteur puis inspecteur cantonal. Fondateur de l’Institut Médico-Pédagogique du “Bois Marcelle” de Marcinelle et de “la maison des enfants” de Buzet, il est l’instigateur du Groupe Belge d’Education Nouvelle (GBEN).
Lors d’une visite au sein de l’école, Charles Pépinster nous a livré ce témoignage que nous souhaitions partager avec vous :
Ce 24 mai 2024, à Anderlues, j’ai rencontré des parents qui ont fait le choix d’un changement d’école et sont arrivés à Sorène. Ils m’ont fait part de leurs nombreux doutes et questionnements ayant justifié leur démarche. J’ai retenu particulièrement leurs doutes sur la pertinence des devoirs à domicile.
Ceux-ci sont habituellement discriminatoires car tous ne bénéficient pas du même soutien à la maison. En outre, que penser des exercices qui n’ont pas été compris en classe ? Ceux-ci le deviendront-ils mieux sous la tutelle de « non professionnels » ? De plus, qu’apportent-ils réellement en termes d’apprentissage ? Ceux qui savent déjà n’apprennent pas davantage et ceux qui ne savaient pas restent « Gros-Jean comme devant ». Enfin, est-il convenable de faire adopter des pratiques tayloristes sous forme d’heures supplémentaires après journée chez des enfants de 6 à 12 ans ?
Ces parents ont aussi questionné les pratiques pédagogiques identifiées dans les anciennes écoles de leur progéniture. Celles-ci relevaient presque exclusivement de ce que l’on appelle « la craie et la salive ». Or, nous savons depuis belle lurette qu’elles ont montré toutes leurs limites :
pas (ou peu) d’expérimentation pour s’approprier les savoirs
pas (ou peu) de tâtonnement pour permettre de construire des cheminements efficaces
pas (ou peu) de droit à l’erreur ; les fautes étant capitalisées sur les feuilles de route constituant les habituels bulletins
pas (ou peu) de pratiques différenciées tenant compte de l’hétérogénéité des apprenants
Pas (ou peu) de recherches en lieu et place des mémorisations éphémères
Pas (ou peu) d’interactions pourtant indispensables à la confrontation et à la socialisation
Pas (ou peu) d’investissement relationnel mettant en évidence les besoins d’acceptation et d’attachement tant nécessaires à la construction identitaire
Pas (ou peu) de projets comme le théâtre ou la présentation d’exposés pourtant indispensables à l’émancipation et à la considération
Pas (ou peu) de sorties culturelles ou au grand air tout simplement qui permettent de « résonner » avec la nature, l’environnement proche.
J’ai eu le plaisir de rencontrer des enseignants, des accompagnateurs soucieux de faire grandir et s’émanciper les enfants qui leur sont confiés en répondant à tous ces questionnements par des pratiques réfléchies, solides, complexes… des pédagogues dont nous aurons de plus en plus besoin.
Léonard Guillaume,
Instituteur, Docteur en Sciences de l’Éducation
QUEST est un réseau basé à Bruxelles qui relie des écoles et des organisations pionnières de plus de 23 pays pour promouvoir le changement dans l’éducation.
Le réseau s’efforce de promouvoir la recherche, les politiques et les pratiques qui soutiennent une éducation démocratique, inclusive et durable.